Fairplay et diversité

À l’approche du Championnat d’Europe féminin de football 2025, la section Égalité des chances du DFAE organise la manifestation « Fairplay et diversité : EDA meets Women’s EURO ». Lara Dickenmann, ambassadrice de l’EURO féminin de l’UEFA 2025, et Miriam Ganzfried, déléguée à l’égalité des chances, expliquent comment le football contribue à la transformation de la société.

 Photo prise lors de l'événement « Fair-play et diversité : le DFAE rencontre l'EURO féminin ».

Dans le cadre de l’Euro féminin 2025 de football, la section Égalité des chances du DFAE organise l'événement «Fair-play et diversité: le DFAE rencontre l'EURO féminin». © DFAE

Cette année, la Suisse accueille l’EURO féminin de l’UEFA. Du 2 au 27 juillet 2025, seize équipes s’affronteront sur huit sites, dont la ville de Genève, siège du Centre pour le sport et les droits de l’homme. Celui-ci a vu le jour en 2018 à la suite d’un dialogue entre différents partenaires et est devenu en 2021 une association de droit suisse dont le DFAE est membre fondateur. Le sport – notamment le football – peut, lorsqu’il est placé sous une bonne gouvernance permettant de veiller à ce que le respect des droits fondamentaux figure au cœur de ses activités, promouvoir les droits de l’homme, le développement durable, la solidarité et l’inclusion sociale. Le centre œuvre à l’amélioration de la situation des droits humains dans le sport et collabore avec tous les acteurs afin que les droits de chacune et chacun soient respectés lors des grands événements sportifs tels que les Jeux olympiques ou les championnats de football.

EURO féminin de l’UEFA : signature de la déclaration des droits humains

Début mars 2025, la Suisse a signé une déclaration des droits humains pour le Championnat d’Europe féminin de football 2025, organisé sur son territoire. Aux côtés de l’UEFA, de Women’s EURO 2025 SA, de l’Association suisse de football et des villes hôtes, elle s’engage en faveur de la diversité, de l’égalité des chances et de l’inclusion dans le sport et grâce au sport. Il s’agit d’un signal fort pour le sport et la société. L’objectif consiste, lors de l’EURO féminin de l’UEFA 2025, à porter haut les valeurs de la durabilité, de l’éthique et de l’égalité des chances ainsi qu’à les réaffirmer et à les transmettre. 

La Suisse, une bâtisseuse de ponts entre les droits de l’homme et le sport

Siège de plus de 70 fédérations sportives internationales, la Suisse œuvre pour le respect des droits de l’homme dans le sport. L’accent est mis sur l’amélioration des droits humains dans le sport et la protection des personnes potentiellement concernées, notamment les athlètes, les communautés, le personnel, les fans, la presse et les bénévoles. Cet engagement s’inscrit dans la concrétisation des Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme telle qu’elle est prévue dans le Plan d’action national (mesure 7 du plan actualisé 2024-2027).

Genève, un pôle du sport mondial et des droits de l’homme

Plus de 70 fédérations sportives internationales ont leur siège en Suisse, y compris le Comité international olympique et l’UEFA, qui se trouvent tous deux au bord du Léman. C’est dans ce contexte que le Centre pour le sport et les droits de l’homme a été fondé dans la Genève internationale. Sis dans l’une des villes les plus importantes au monde pour la promotion des droits humains, il vise à sensibiliser tous les acteurs du sport à leurs responsabilités dans ce domaine et à les inciter à agir en conséquence.

Fairplay et diversité : EDA meets Women’s EURO

Dans le cadre du Championnat d’Europe féminin de football 2025, la section Égalité des chances du DFAE organise la manifestation « Fairplay et diversité : EDA meets Women’s EURO », laquelle est consacrée au développement du football féminin en Suisse ainsi qu’aux perspectives et aux défis dans ce domaine, de la pelouse aux structures institutionnelles et politiques. La discussion réunit Lara Dickenmann (ambassadrice de l’EURO féminin de l’UEFA 2025), Audrey Remy (milieu de terrain du Berner Sport Club Young Boys), Marianne Meier (autrice du livre « Droit au but. L’histoire du football féminin suisse ») et Gian-Marco Caggia (président du club Femina Kickers Worb). 

Nous avons interrogé Lara Dickenmann et Miriam Ganzfried, déléguée du DFAE à l’égalité des chances, au sujet du fairplay et de la diversité au sein du football féminin.

 Photo de Marianne Meier présentant son livre « Das Recht zu kicken. Die Geschichte des Schweizer Frauenfussballs » (Le droit de jouer au foot. L'histoire du football féminin en Suisse) lors de l'événement.
Marianne Meier a présenté son livre « Das Recht zu kicken. Die Geschichte des Schweizer Frauenfussballs » (Le droit de jouer au foot. L'histoire du football féminin en Suisse) lors de l'événement. © DFAE

Madame Dickenmann, en quoi le football contribue-t-il à l’égalité des sexes et à la transformation de la société?

Le football a une portée énorme et rend les femmes plus visibles dans un domaine longtemps dominé par les hommes. Des événements tels que l'Euro féminin de l’UEFA 2025 sensibilisent le public à la place des femmes dans le sport. Les joueuses et les dirigeantes deviennent des modèles qui inspirent et ouvrent de nouvelles voies. Le football peut briser les stéréotypes et changer durablement la perception des femmes en tant que sportives de haut niveau.

Madame Dickenmann, dans quels domaines voyez-vous des perspectives et des défis?

Les perspectives résident dans la visibilité croissante, la professionnalisation et la pertinence sociale du football féminin. Les défis à relever sont le financement durable, le développement structurel, par exemple dans le domaine de la relève, et la véritable égalité dans les rôles de direction. Il faut des stratégies claires, le courage d'emprunter de nouvelles voies et des personnes prêtes à remettre en question les structures existantes et à les changer.

Madame Ganzfried, quel rôle les institutions et les structures politiques jouent-elles en ce qui concerne la promotion de l’égalité des sexes dans le sport ?

Les structures étatiques et les institutions sportives jouent un rôle central dans ce domaine : elles mettent en place les conditions-cadres requises, développent des mécanismes d’encouragement et introduisent des mesures ciblées en faveur de l’égalité.

Conformément à l’ordonnance révisée sur l’encouragement du sport, la Confédération exige des organisations sportives, depuis 2025, qu’elles assurent au sein de leurs organes dirigeants une représentation équilibrée des sexes. Actuellement, seuls quelque 23 % des clubs de sport sont présidés par des femmes (données de 2022). L’UEFA, comme d’autres institutions sportives, s’engage aussi en faveur de l’égalité : le football féminin figure au premier rang de sa planification stratégique 2019-2024, un signal fort pour l’égalité des sexes dans le sport international.

Madame Ganzfried, pourquoi pensez-vous qu’il est important que les jeunes femmes du monde entier puissent pratiquer le football ?

Pour la même raison que les jeunes femmes doivent avoir un accès égal à tous les autres domaines de la vie économique, politique et sociale. De plus, des études montrent que le football a des effets particulièrement positifs sur leur confiance en elles. Il améliore la santé physique et transmet des compétences sociales essentielles telles que le travail d’équipe, la communication et la coopération. 

La promotion ciblée des jeunes femmes dans le football a un impact qui dépasse largement le cadre du terrain de jeu : elle renforce la confiance en soi, l’esprit d’équipe et les compétences de direction. Parallèlement, elle contribue à déconstruire les stéréotypes de genre, ce qui en fait un instrument efficace en faveur de l’égalité des sexes.

Quels enseignements majeurs ou messages clés retenez-vous de la manifestation « Fairplay et diversité : EDA meets Women’s EURO », que vous avez organisée afin de promouvoir l’égalité des chances?

La première chose que j'ai retenue, c'est l'importance de la visibilité et des modèles dans le football féminin. Cette importance dépasse largement le cadre du sport, elle se retrouve également dans la politique, l'économie et d'autres domaines de la société. Il est important de rendre les femmes visibles et de leur donner les moyens d'être des modèles. Car « voir, c'est croire ». Deuxièmement, l'égalité des chances est un sujet qui concerne tout le monde. Il faut des personnes qui s'engagent activement en faveur de l'égalité des chances dans le sport et au-delà, indépendamment du sexe. Dans une société égalitaire, il devrait être tout à fait normal que des femmes entraînent des équipes masculines, tout comme il est normal que des hommes entraînent des équipes féminines.

Des instruments concrets : « Roadmap to Remedy »

Le projet « Roadmap to Remedy » vise à mettre en place des procédures équitables, à prendre des décisions éclairées et à élaborer des solutions durables afin d’offrir aux personnes touchées par des abus dans le sport des mécanismes sûrs et adéquats pour clarifier et résoudre leur situation. En collaboration avec divers acteurs, le Centre pour le sport et les droits de l’homme a examiné comment le milieu du sport pourrait mieux réagir aux accusations d’abus afin d’identifier les améliorations nécessaires en matière de traitement et de réparation. La feuille de route qui découle du projet fournit des outils pratiques et des guides pour lutter efficacement contre les abus dans le sport. Elle inclut des instruments concrets destinés aux responsables des enquêtes et des rapports, y compris des exemples de bonnes et de mauvaises pratiques, et favorise une prise en charge sûre des personnes touchées. De plus, elle offre aux organisations sportives une approche axée sur la sensibilité au traumatisme afin de renforcer la prise de conscience et de favoriser la mise en œuvre de recommandations pratiques, dans le but de les encourager à poursuivre sur cette voie.

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