La Suisse assumera la présidence de l’OSCE en 2026

En 2026, la Suisse assumera pour la troisième fois la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), après 1996 et 2014. Les États participants de l’organisation l’ont élue le 30 décembre 2024 dans le cadre d’une procédure tacite. Dès le 1er janvier 2025, la Suisse exercera un rôle dirigeant en tant que membre de la troïka, composée de la présidence actuelle, de la présidence précédente et de la présidence suivante, à savoir la Finlande (2025), Malte (2024) et la Suisse (2026). Ses présidences passées de l’OSCE ont déjà permis à la Suisse d’acquérir l’expérience nécessaire à cet effet.

Vienne : le nouveau palais de la Hofburg, avec le siège de l’OSCE et les drapeaux des 57 États participants.

Vienne : le nouveau palais de la Hofburg, avec le siège de l’OSCE et les drapeaux des 57 États participants. La Suisse assumera la présidence de l’organisation en 2026. © Keystone

24.01.2025 – Un expert suisse nommé représentant spécial de l’OSCE pour le Caucase du Sud

La présidente en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Ministre finlandaise des affaires étrangères Elina Valtonen, a nommé Christoph Späti représentant spécial de la présidence finlandaise de l’OSCE pour le Caucase du Sud. L’expert suisse, auparavant responsable de programme pour le Caucase du Sud au sein de la division Paix et droits de l’homme (DPDH) du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), a pris ses fonctions de représentant spécial le 21 janvier 2025.

Communiqué de presse

22.01.2025 – La Suisse a pris ses premières responsabilités au sein de la Troïka

La Suisse a participé hier à sa première réunion en tant que membre de la Troïka, aux côtés de la Finlande (présidence 2025) et de Malte (présidence 2024). Cette réunion a permis de faire le point sur les premières initiatives de la Présidence finlandaise. Le déplacement de la présidente en exercice de l’OSCE, Elina Valtonen, en Ukraine et en Moldavie en faisait notamment partie. Par ailleurs, la Troïka a évoqué la journée d’introduction de la Présidence finlandaise et la réunion annuelle prévue avec les chefs des missions de terrain de l’OSCE qui auront lieu les 23 et 24 janvier.

30.12.2024 – Le dialogue et la coopération avec tous les États participants sont essentiels

La Suisse reprend la présidence de l’OSCE à un moment où l’organisation dispose d’une marge de manœuvre limitée en raison des développements géopolitiques et de la guerre en Ukraine. En décidant d’assumer la présidence de l’OSCE, la Suisse souligne l’importance particulière que jouent le dialogue et la coopération avec tous les États participants en ces temps difficiles du point de vue politique. En amont de l’élection, plusieurs États participants l’avaient approchée pour lui demander de se porter candidate.

Ses présidences passées de l’OSCE, en 1996 et 2014, ont déjà permis à la Suisse d’acquérir l’expérience nécessaire pour assumer ce rôle particulier. La Suisse avait également été confrontée à de nombreux défis au cours des deux dernières présidences, à savoir notamment les conflits en Bosnie et en Tchétchénie ainsi que les bouleversements politiques en Ukraine après la révolution de Maïdan.

1996: organisation d’élections libres et équitables en Bosnie et Herzégovine

La Suisse a assuré sa première présidence de l’OSCE en 1996. En 1995, après la fin de la guerre qui avait opposé la Bosnie et Herzégovine à la Serbie, l’OSCE a été chargée de superviser la préparation et la tenue d’élections libres et équitables dans un pays déchiré par le conflit et de surveiller la situation des droits de l’homme. La mission de l’OSCE en Bosnie et Herzégovine a aidé les parties à mettre en place un cadre propice aux élections : le droit de voter à bulletin secret sans crainte d’intimidation et le droit à la liberté d’expression dans un environnement politiquement neutre.

Le ministre suisse des affaires étrangères et président de l’OSCE Flavio Cotti, en discussion avec des bérets jaunes suisses à Sarajevo en 1996.
Le ministre suisse des affaires étrangères et président de l’OSCE Flavio Cotti, en discussion avec des bérets jaunes suisses à Sarajevo en 1996. © Keystone

À l’époque, les efforts déployés par la Suisse pour fixer une date appropriée pour les élections et tâcher d’assurer leur succès relatif avaient été largement reconnus au niveau international. Un contingent de bérets jaunes suisses avait apporté un soutien logistique à l’OSCE pour l’organisation des premières élections d’après-guerre.

La mission de l’OSCE conduite en Tchétchénie en 1996 sous la direction du diplomate Tim Guldimann a également représenté un moment fort du point de vue suisse. En tant que chef de la mission, Tim Guldimann a joué un rôle déterminant dans la conclusion de l’accord de paix à l’issue de la première guerre de Tchétchénie. La mission menée à Grozny a permis d’établir des contacts entre les parties au conflit.

2014: l’Ukraine au centre des préoccupations

Après Flavio Cotti, l’ancien conseiller fédéral Didier Burkhalter a été le deuxième ministre suisse à diriger l’OSCE en 2014. Dès le début, l’année de présidence suisse a été marquée par la crise ukrainienne. La Suisse a misé sur une diplomatie de rapprochement active. Grâce à la double fonction de président de l’OSCE et de président de la Confédération qu’a assumée le chef du DFAE de l’époque, la Suisse a pu nouer des contacts importants avec les plus hautes instances de tous les acteurs concernés par la crise. Le dialogue a été encouragé à la fois à Vienne, au siège de l’OSCE, et en Ukraine.

L’engagement de la présidence suisse de l’OSCE au sein du Groupe de contact trilatéral, qui réunissait des représentants de haut niveau de l’Ukraine, de la Russie et de l’OSCE en vue de trouver des solutions à la crise, a également revêtu une importance capitale. C’est dans le cadre de ce groupe qu’ont été signés les accords de Minsk, qui devaient servir de base à une désescalade dans l’est de l’Ukraine.

En avril 2014, Didier Burkhalter, alors président de la Confédération et de l’OSCE, s’entretient avec des membres de la Mission spéciale d’observation de l’OSCE à Odessa, en Ukraine.
En avril 2014, Didier Burkhalter, alors président de la Confédération et de l’OSCE, s’entretient avec des membres de la Mission spéciale d’observation de l’OSCE à Odessa, en Ukraine. © Keystone

Sous la présidence suisse, il avait alors été possible de parvenir, pour la première fois depuis plus d’une décennie, à un consensus sur le lancement de nouvelles missions de l’OSCE sur le terrain, à savoir une mission d’observation à deux postes-frontière russes et la Mission spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine (MSO). Cette dernière est devenue un instrument important pour promouvoir la désescalade en Ukraine.

Premières tâches de direction dès 2025

La direction de l’OSCE est généralement assurée par une troïka composée de la présidence actuelle, de la présidence précédente et de la présidence suivante. En 2025, la Suisse formera donc une troïka avec Malte et la Finlande. Au cours de cette année, elle sera avant tout responsable des relations avec les États méditerranéens extérieurs à l’OSCE. Par ailleurs, la troïka participe aux décisions relatives au personnel.

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