Sire,
Majesté,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Het is zowel een eer als een genoegen om dit staatsbezoek met mijn echtgenote naar België te kunnen brengen, een land waarmee de Zwitsers nauw verbonden zijn.
Das Königreich Belgien und die Schweizerische Eidgenossenschaft haben viele Gemeinsamkeiten. Beide Länder sind ähnlich gross und haben eine leistungsfähige und weltoffene Wirtschaft.
Unsere beiden Länder teilen eine Eigenschaft, die mir besonders am Herzen liegt: Die Mehrsprachigkeit - und in diesem Fall zwei gemeinsame Landessprachen. Ich freue mich, morgen in Lüttich und Löwen einige Facetten der Vielfalt - und damit des Reichtums - dieser beiden Regionen des Königreichs zu entdecken. Die Staatsstrukturen unserer beiden Länder basieren auf dem Föderalismus. Vergessen wir auch nicht ein gemeinsames kulinarisches Element: Sowohl Sie als Belgier als auch wir als Schweizer sind bekannt für... unsere köstliche Schokolade!
Notre bilan économique reflète également l’excellente santé de nos relations bilatérales, avec des chiffres très réjouissants. Tant nos échanges culturels qu’académiques sont riches. Je suis également fier de relever les brillants classements internationaux de nos pays respectifs en matière de recherche et d’innovation.
Les forts liens qui unissent la Suisse et la Belgique reposent sur des valeurs communes, très chères à nos yeux: la démocratie, les principes de l’État de droit, le respect des droits humains ainsi que l’engagement en faveur de la stabilité et de la paix dans le monde.
Dans quelques semaines, dès le 1er janvier prochain, la Suisse occupera pour deux ans l’un des sièges non-permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies : une première dans notre histoire ! Lors de la préparation de notre candidature, nous avons pu compter sur la solide expérience de la Belgique dans cette fonction. Je vous suis très reconnaissant de ce précieux appui. La défense du multilatéralisme, vitale pour nos deux pays, est également une cause qui nous rassemble.
Cette visite d’Etat se déroule à un moment charnière de l’histoire de notre continent. Après plus de deux ans de pandémie, l’agression russe contre l’Ukraine le 24 février dernier marque une césure brutale. Le retour de la guerre en Europe nous confronte à d’immenses défis sécuritaires et humanitaires et affecte gravement notre approvisionnement énergétique avant l’arrivée de l’hiver. Cette succession de crises a des conséquences graves, l’inflation fragilisant les ménages les plus vulnérables ainsi que nos entreprises. Quant à notre jeunesse, elle est particulièrement affectée par ces turbulences - je sais qu’il s’agit également là d’une cause à laquelle nous sommes très sensibles. Nos valeurs sont attaquées frontalement non seulement au travers de cette guerre cruelle, mais également par des régimes autoritaires visant à affaiblir l’ordre international fondé sur le droit.
Toutefois, ces crises ont démontré une fois de plus que l’union faisait la force. Les valeurs communes partagées par les pays européens ont renforcé nos liens : nous sommes membres d’une même famille. Tant la Suisse que la Belgique font preuve d’une grande solidarité avec l’Ukraine. Ensemble avec la communauté internationale, nous nous engageons pour l’avenir de ce pays. À Lugano cet été, la Suisse a co-organisé la Ukraine Recovery Conference afin de lancer le processus de reconstruction du pays, autrement dit le plus grand espoir que nous puissions offrir à la population ukrainienne.
Les défis du moment ne doivent cependant pas nous faire oublier que d’autres dangers menacent notre mode de vie : je pense au changement climatique et à la perte de biodiversité. Il est donc également urgent de nous concerter plus étroitement dans ces domaines.
Nos deux pays, bien qu’ils soient géographiquement très proches, ont chacun leur histoire. C’est certainement l’une des raisons pour laquelle la Belgique et la Suisse ont opté pour des chemins différents quant à leur intégration européenne. Tandis que le Royaume est l’un des membres fondateurs de l’Union européenne, la Confédération suisse a choisi la voie bilatérale – direction qui a fait ses preuves et a d’ailleurs été confirmée à plusieurs reprises par le peuple suisse. Le Conseil fédéral entend poursuivre sur cette route à l’avenir et la développer. C’est pourquoi nous cherchons intensivement des solutions pour trouver le bon équilibre avec l’Union européenne, un partenaire essentiel de la Suisse. Notre objectif est plus que jamais intact : renforcer la cohésion du continent européen.
Sire,
Majesté,
Excellences,
Permettez-moi de revenir un instant sur la longue histoire de nos relations bilatérales. En 1840, la Belgique a ouvert une ambassade en Suisse, et cette dernière en fait de même à Bruxelles en 1918. J’aimerais également mentionner l’Union latine, constituée par une Convention monétaire du 23 décembre 1865, unissant quatre pays signataires européens – parmi eux la Belgique et la Suisse - et dont l’objet était d’instituer une organisation monétaire commune.
La Première Guerre mondiale, avec la violation de la neutralité belge par les troupes allemandes, a suscité beaucoup d’émotion et de solidarité en Suisse. Nous avons donné l’asile à de nombreux officiers et soldats blessés et à quelque deux mille enfants qui ont pu être hospitalisés chez nous, ainsi qu’à six mille réfugiés, dont l’industriel Ernest Solvay et le poète Émile Verhaeren.
Ainsi se sont formés au fil des ans des liens personnels très forts entre nos deux pays. Votre famille également, Sire, connaît bien la Suisse. Votre bisaïeul, le Roi Albert Ier, était un alpiniste pionnier, passionné par les montagnes. Créée en son honneur, la Fondation Roi Albert Ier décerne tous les deux ans le Albert Mountain Award à des personnes ou institutions qui se sont distinguées au service de la connaissance et de la préservation de la montagne partout dans le monde. La mort accidentelle de votre grand-mère la Reine Astrid, à Küssnacht en 1935, constitue par contre un souvenir tragique dans l’histoire de votre famille. Ces liens humains entre nos deux pays perdurent jusqu’à aujourd’hui. Les commémorations du terrible accident de Sierre de 2012 ont illustré de manière exemplaire le soutien mutuel entre nos concitoyens unis dans la douleur.
Cette visite d’État met donc parfaitement en relief la solide relation qui s’est nouée entre nos deux pays. Elle offre une occasion unique de la valoriser et de la renforcer. Je propose donc un toast à l’amitié belgo-suisse. Merci !