16.10.2014

Milan, 16.10.2014 - Discours du président de la Confédération M. Didier Burkhalter à l'occasion du 10e Sommet Europe-Asie (ASEM) - Seul le texte prononcé fait foi

Orateur: Didier Burkhalter

La coopération économique avec l’Europe et avec l’Asie est absolument prioritaire pour la Suisse.

Elle l’est dans une perspective à long terme: c’est un investissement pour les générations futures. Elle l’est d’autant plus après la crise financière et économique qui a provoqué, dans de nombreux pays partenaires de la Suisse, une crise de l’emploi des jeunes et donc de leurs perspectives. La jeunesse de nos pays s’est rassemblée la semaine dernière, ici à Milan, lors d’un «Model ASEM 2014». Dans sa déclaration finale, elle nous appelle, nous les dirigeants de leurs pays, à prendre des mesures pour renforcer l’emploi des jeunes, assurer l’accès à l’éducation, consolider l’égalité sociale et entre genres.

Dans ce cadre la Suisse encourage l’Europe et l’Asie à intensifier les coopérations pragmatiques et à les inscrire dans une perspective systématiquement durable. Concrètement, quatre domaines d’action dans lesquels nous nous engageons et sommes prêts à intensifier cet engagement:

- Des partenariats de formation professionnelle «à la Suisse»
- Des collaborations en matière de recherche et d’innovation
- Des accords de libéralisation du commerce
- Un agenda du développement durable orienté sécurité

Concernant la formation professionnelle:
La Suisse a très peu de chômage des jeunes. Elle le doit à une forte collaboration entre Etat et partenaires sociaux. Les entreprises privées assument une grande responsabilité. Les jeunes sont formés dans un système dual: pour partie en école, pour partie en entreprise. Ils acquièrent des compétences théoriques et pratiques en phase avec les besoins du marché: un véritable passeport pour le monde du travail. Deux tiers des jeunes optent pour cette formation.

Nous sommes prêts à mettre cette expérience à disposition dans le cadre de partenariats, notamment par les entreprises suisses actives à l’étranger. Nous le faisons, p.ex. au Myanmar, dans une école professionnelle fondée par une organisation suisse. J’ai rencontré ces jeunes à Yangon, j’ai vu à quel point cette formation leur donne la force de croire en leur avenir.

Concernant la recherche et l’innovation:
L’une des meilleures manières de combattre la stagnation économique et le manque d’emplois, c’est de permettre à la recherche de se transformer en innovation et en compétitivité économique. La Suisse, qui n’a pas de matières premières, mise beaucoup sur l’innovation. Depuis 4 ans, nous sommes en tête de l’indice mondial de l’innovation.

Nous voulons mettre cette qualité au service de l’espace européen de la recherche et de la formation, ce qui implique des accords solides et durables avec l’Union européenne. Nous voulons aussi développer des programmes de recherche et d’échange avec plusieurs pays d’Asie, nous avons notamment des programmes dynamiques p.ex. avec la Chine, le Japon, Singapour ou encore la République de Corée. Aujourd’hui le réseau d’un chercheur doit être mondial. Nous considérons l’ASEM comme une plateforme naturelle pour promouvoir ces projets.

S’agissant de la libéralisation des échanges commerciaux:
Nous sommes convaincus de l’importance primordiale de bonnes relations économiques entre l’Europe et la zone Asie-Pacifique. Nous voulons développer systématiquement le libre-échange.

Nous sommes le premier (et à ce jour le seul) pays d’Europe à avoir un Accord de libre-échange à la fois avec la Chine et avec le Japon. Et nous négocions, au sein de l’Association européenne de libre-échange, avec d’autres partenaires asiatiques, tels que le Vietnam, l’Indonésie, la Malaisie ou la Thaïlande. Nous voulons aussi, en parallèle, maintenir et rénover notre réseau d’accords sectoriels bilatéraux avec l’Union européenne, dans l’intérêt des deux partenaires. La Suisse emploie un travailleur sur dix qui bénéficie de la libre circulation en Europe et son commerce avec l’Union européenne représente près d’un milliard par jour ouvrable.

Enfin, l’agenda du développement durable orienté sécurité:
Un monde avec de l’insécurité, de la pauvreté extrême, des risques climatiques majeurs et des mises en question fondamentales des ressources, un tel monde n’est dans l’intérêt de personne. Nous devons donc réussir maintenant à prendre ensemble le virage de l’avenir, celui de l’agenda 2015, celui des objectifs de développement durable.

L’Europe et l’Asie peuvent peser d’un poids considérable en s’alliant pour marquer les priorités. La Suisse s’engage en particulier pour un objectif spécifique sur l’eau, pour une priorité donnée à la politique de santé et pour un véritable engagement en faveur de la paix. Nous vous engageons à soutenir notamment ces priorités lors des négociations des prochains mois et à soutenir également les partenariats pour mobiliser le capital privé pour le développement durable, c’est possible, comme le souligne le Forum mondial sur l’investissement qui se termine aujourd’hui même à Genève. 


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Dernière mise à jour 29.01.2022

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