05.04.2017

Bruxelles, 05.04.2017: Allocution du Conseiller fédéral Didier Burkhalter lors de la conférence internationale sur la Syrie “Supporting the Future of Syria and the region”– Seul le texte prononcé fait foi

Orateur: Burkhalter Didier; Didier Burkhalter

Merci d’organiser cette rencontre. Nous y participons parce que nous voulons contribuer à faire face à la crise syrienne avec lucidité et volonté.

Il faut être en effet lucide et constater que les combats se poursuivent malgré la conclusion de régimes de cessation des hostilités. Constater aussi que c’est toujours la population civile qui est la première victime. Les nouvelles d’hier faisant état de l’emploi d’armes chimiques sont affreuses. La Suisse condamne avec la plus grande fermeté le recours à des armes chimiques et demande que la lumière soit faite sur ces attaques.

Pour avancer vers la paix en Syrie, il faut faire preuve d’une volonté commune de passer à la logique du dialogue et d’une solution négociée au conflit. Nous devons appeler toutes les parties au conflit à renoncer à des positions maximalistes, à viser la paix par des actes concrets. Ainsi, nous les exhortons à créer un mécanisme de discussion en matière d’échange de prisonniers, avec l’objectif de conclure un accord de libération global et d’aborder le sort des personnes disparues. Mon pays est prêt à soutenir les efforts des acteurs syriens et des puissances régionales dans cette direction.

Cette volonté commune pour sortir de la crise syrienne doit être aussi forte au niveau politique qu’au niveau humanitaire.

Pour soutenir une solution politique, la Suisse contribue à trois priorités :

Premièrement, nous soutenons les efforts de l’ONU, en participant à l’équipe de l’envoyé spécial et en mettant la Genève internationale à disposition.

Deuxièmement, nous facilitons depuis cinq ans des espaces de dialogue qui permettent aux différentes voix syriennes de s’exprimer et d’être entendues en vue de la définition d’un cadre politique et social partagé. Nous avons contribué à la mise en place à Genève de la Civil Society Support Room, une plateforme au sein de laquelle la société civile syrienne a su dégager une dynamique constructive pour le processus de paix. Nous devons encore renforcer ce type d’espaces de dialogue. Nous devons renforcer tout ce qui dépasse les clivages entre opposition et gouvernement. J’ai rencontré ce matin des représentants d’organisations syriennes actives dans la promotion de la paix. Leur engagement contre les positions extrémistes et pour la coexistence pacifique est exemplaire.

Troisièmement, nous soutenons le nouveau mécanisme international, indépendant et impartial de l’ONU établi à Genève. Car le respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme est un fondement de la paix.

Tant que les efforts politiques n’ont pas abouti à cette paix, alors il faut maintenir et développer encore l’aide humanitaire. Une « aide humanitaire+ » parce qu’elle va au-delà de l’aide d’urgence et consiste aussi à créer des perspectives.

Jusqu’à la fin de 2016, la Suisse a alloué 250 millions de francs suisses pour faire face aux conséquences humanitaires du conflit armé. Cette année, nous mettons à disposition 66 millions de francs suisses pour l’aide humanitaire et la résilience en Syrie et dans la région. En plus, nous allouons 7.5 millions de francs suisses pour des mesures de promotion de la paix. 

Nous mettons un fort accent sur les pays voisins, qui sont admirables de courage et de solidarité.

Concrètement :

Nous renforçons les capacités locales pour aider à la fois les personnes déplacées et les communautés d’accueil. Depuis 2012, la Suisse a réhabilité 140 écoles au Liban et en Jordanie, permettant à quelque 90'000 jeunes libanais, jordaniens et syriens d’aller à l’école.

Nous augmentons aussi notre engagement pour un meilleur accès à l’eau potable, afin de réduire les tensions entre les communautés d’accueil et les personnes déplacées. Au Liban, nous aidons le Ministère de l’Eau dans la vallée Bekaa, où presque la moitié des résidents sont des réfugiés. De plus, nous encourageons l’innovation et l’entreprenariat local, en lançant un programme de start-up dans le secteur de l’eau qui crée des emplois pour la jeunesse dans cette région.

En Syrie, tout comme dans d’autres situations de crises, la Suisse agit pour que l’accès de l’aide aux personnes vulnérables s’améliore, sans conditions préalables. Nous demandons instamment aux parties au conflit de garantir la protection des infrastructures civiles, de même que le travail des acteurs humanitaires.

Enfin, nous nous efforçons de renforcer les capacités des communautés locales en Syrie. A travers nos partenaires humanitaires, nous avons soutenu le rétablissement de sources de revenu des agriculteurs et des artisans syriens, ainsi que la réhabilitation des infrastructures civiles et de centres de santé.

Il est temps, aujourd’hui, que tous ces efforts, de tous nos pays, ne soient plus constamment repoussés par la guerre – qu'ils puissent contribuer à la paix et  s’inscrivent dans une réelle perspective volontaire de reconstruction. Une perspective qui doit être considérée comme un message fort fait aux Syriens pour leur montrer qu’on ne les oublie pas.


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Dernière mise à jour 29.01.2022

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