Il ne peut y avoir de développement durable sans le respect de principes fondamentaux relatifs aux droits de l’homme comme la non-discrimination, la participation et l’état de droit. Ces droits sont au fondement de la coopération internationale. C’est pourquoi la DDC place la promotion des droits de l’homme au cœur de ses priorités.
En point de mire de la DDC
La réalisation des droits de l’homme est un objectif de politique extérieure inscrit dans la Constitution fédérale. La politique extérieure suisse en matière de droits de l’homme s’articule autour de trois grands axes:
- la protection et la promotion des droits civils et politiques, par exemple l’accès non discriminatoire à la justice et la participation aux décisions politiques,
- la protection et la promotion des droits économiques, sociaux et culturels, par exemple le droit à l’éducation et à la santé,
- la protection des droits des groupes particulièrement vulnérables.
La DDC contribue à la mise en œuvre de la politique des droits de l’homme, en s’employant à promouvoir les droits des pauvres et en aidant les gouvernements à respecter, à protéger et à promouvoir ces droits. Dans ses programmes de lutte contre la pauvreté, elle met l’accent sur les droits de l’homme.
Approche fondée sur les droits humains
Dans ses activités, la DDC suit une approche fondée sur les droits humains. Celle-ci est guidée à la fois par des normes internationales, qui offrent une légitimité à la coopération au développement, et par les principes suivants:
- égalité et non-discrimination,
- participation et soutien à l’exercice des droits de l’homme (empowerment),
- obligation de rendre des comptes en cas de violation des droits de l’homme (accountability), reddition de comptes et réparation,
- indivisibilité et universalité.
La DDC s’engage ainsi à intégrer systématiquement dans ses programmes les questions juridiques ayant trait par exemple au droit de la migration ou au droit du travail, et ce dans tous les pays partenaires. Au travers d’une approche fondée sur les droits humains, la DDC aide des personnes (des titulaires de droits) à revendiquer et à exercer leurs droits. Par ailleurs, elle soutient des institutions étatiques et non étatiques (des détenteurs d’obligations) dans leurs efforts pour s’acquitter de leurs engagements en matière de respect, de protection et de garantie des droits humains.
Renforcer les institutions étatiques et promouvoir les droits des groupes vulnérables
Les contextes de fragilité, les conflits violents et les violations des droits de l’homme constituent autant d’obstacles à la lutte contre la pauvreté. Ces facteurs peuvent se renforcer mutuellement dans une sorte de spirale infernale. Les Etats fragiles ne sont généralement pas en mesure de garantir des prestations essentielles comme la protection contre les violations des droits de l’homme. C’est pourquoi la DDC aide ses pays partenaires à renforcer leurs structures étatiques, afin qu’ils puissent mieux honorer leurs engagements en matière de droits humains.
Au Tadjikistan, par exemple, la DDC soutient des réformes visant à renforcer les services d’assistance juridique. Les femmes dont le mari a quitté le pays pour travailler à l’étranger sont les principales bénéficiaires de ces efforts. En Albanie, un système de protection sociale durable et très complet a été mis en place avec le soutien de la DDC afin d’assurer une meilleure intégration sociale des Roms. En Bolivie, la DDC soutient le bureau de médiation national pour les droits de l’homme et s’emploie à défendre les intérêts de la population indigène. En Afghanistan, la DDC œuvre en faveur d’organisations de défense des droits des femmes et, au Honduras, elle prête son concours à la protection des défenseurs des droits de l’homme.
A travers ces projets, la DDC s’attache à promouvoir les droits de groupes vulnérables et défavorisés, à consolider la société civile et à favoriser la mise en place d’institutions étatiques.
Examiner l’action des pays en faveur des droits de l’homme
La Déclaration universelle des droits de l’homme et les principales conventions de l’ONU relatives aux droits de l’homme constituent un solide dispositif de protection internationale des droits de l’homme. L’un des atouts de ce cadre de référence réside dans l’universalité des droits de l’homme. Or, si la plupart des Etats ont ratifié les principales conventions relatives aux droits de l’homme, il existe encore de nombreux Etats qui ne respectent pas ces droits.
C’est ce qui a conduit l’ONU à mettre en place divers mécanismes de surveillance. Dans le cadre de l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme, les Etats membres de l’ONU doivent régulièrement faire rapport sur la situation des droits de l’homme sur leur territoire. Ce processus permet à la société civile de faire entendre sa voix au niveau international et d’atteindre un large public. La DDC soutient ces efforts. Elle a par exemple permis à des journalistes pakistanaises de prendre position sur le rapport présenté par le gouvernement de son pays. En Afghanistan, elle aide le Ministère de la justice à mettre en œuvre les recommandations formulées par l’ONU.