L'objectif du Sommet humanitaire mondial organisé à Istanbul à l'initiative du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est que la communauté internationale prenne conscience de l'ampleur des besoins humanitaires, souvent dus à des conflits et à un manque de développement, tout en proposant des solutions politiques aux crises.
Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a précisé que le meilleur moyen de mettre fin à la détresse humaine est de mettre fin à la guerre. Il a souligné que la Suisse s'engage à long terme dans cette optique, notamment dans le domaine de la médiation, dans lequel elle entend d'ailleurs renforcer son action. Mais pour empêcher l'éclatement de crises et de conflits, il faut également miser sur la prévention. Le chef du DFAE a indiqué que les violations de droits de l'homme sont souvent le signe d'une plus forte instabilité. Il a annoncé que c'est pour cette raison que la Suisse désire lancer un appel en juin pour intensifier la collaboration entre le Conseil des droits de l’homme à Genève et le Conseil de sécurité de l'ONU à New York. Afin de soutenir les programmes globaux visant à prévenir les conflits et à lutter à long terme contre les causes de la fragilité et de la violence, le conseiller fédéral Didier Burkhalter signera dans l'après-midi un accord de financement entre la Suisse et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L'objectif est de permettre au PNUD de réagir encore plus rapidement en cas de crise. La prévention des conflits et la lutte contre leurs causes doivent également être renforcées. Ces deux aspects correspondent à l'approche globale de la coopération internationale de la Suisse. L'accord s'inscrit dans l'action que cette dernière mène depuis longtemps pour améliorer à long terme la situation des populations dans les contextes fragiles.
Dans le cadre du Sommet humanitaire mondial à Istanbul, la Suisse se mobilise aussi pour le respect du droit international humanitaire et pour une meilleure protection des victimes. Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a affirmé que les violations du droit international public doivent être punies avec rigueur. Il a expliqué que la Suisse continuera de s'engager pour la création d'un forum interétatique qui permettra de mettre en avant la validité universelle du droit international humanitaire et de le renforcer. Il participera d'ailleurs mardi matin à une table ronde sur le droit international humanitaire et sur la protection de la population civile.
Il convient de fournir une aide humanitaire là où elle nécessaire en se fondant sur les principes que sont l'humanité, l'impartialité, la neutralité et l'indépendance. Il s'agit en premier lieu de protéger les personnes en détresse, en particulier les personnes qui ont été contraintes d'émigrer, et de garantir leur sécurité et leur dignité. Dans cette perspective, un quatrième convoi humanitaire de la Confédération a été acheminé vers l'Ukraine, afin de venir en aide aux populations des deux côtés de la ligne de contact. Lundi après-midi, le conseiller fédéral Didier Burkhalter représentera la Suisse à une table ronde qui approfondira la problématique des déplacements forcés et de leur gestion. Il participera également à un événement co-organisé par la Suisse et consacré aux possibilités d'améliorer la protection des personnes contraintes de fuir dans un autre pays à cause d'une catastrophe naturelle ou des conséquences du changement climatique. En 2012, la Suisse comptait parmi les pays à l’origine de l'élaboration d'un agenda de protection en la matière. Son mécanisme de suivi sera lancé à Istanbul.
En outre, la Suisse œuvre pour un soutien plus efficace des personnes en détresse et milite à Istanbul pour qu'on tire profit des synergies entre les instruments existants. Nous devons décloisonner notre mode de pensée et optimiser l'efficacité de nos efforts en faveur des personnes qui ont besoin d'aide, a souligné le conseiller fédéral Didier Burkhalter. Le message du Conseil fédéral sur la coopération internationale 2017-2020 se fonde sur cette approche, en regroupant aide humanitaire, promotion de la paix, coopération au développement et coopération avec les Etats d’Europe de l’Est. Il permet ainsi de dégager des synergies et d'augmenter l'efficacité du travail.
Mardi après-midi, le conseiller fédéral Didier Burkhalter se rendra au Liban, où il pourra prendre la mesure de plusieurs projets soutenus par la Suisse dans l'optique d'ouvrir des perspectives à la population sur place. Dans cet esprit, plusieurs instruments de la coopération internationale de la Suisse y sont déjà utilisés de manière complémentaire.
Informations complémentaires
Un nouveau convoi humanitaire suisse destiné à la ville de Donetsk
World Humanitarian Summit
Allocution du Conseiller fédéral Didier Burkhalter (en)
Sommet mondial de l'humanitaire 2016 à Istanbul
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