Dans le cadre du rendez-vous annuel à vocation purement artistique Jaou, dont l’édition de cette année centrée sur la photographie a été soutenue par l’Ambassade de Suisse en Tunisie et co-organisée par la Fondation Kamel Lazaar et l’Institut français de Tunisie (IFT), l’équipe de l’Ambassade de Suisse est allée à la rencontre d’Andrea Bellini à l’occasion de sa visite à Tunis il y a quelques jours. Directeur du Centre d'Art Contemporain Genève, critique d’art contemporain, Directeur artistique de la Biennale de l’Image en Mouvement ou encore ancien rédacteur en chef du magazine Flash Art International à New York, il est, avec Lina Lazaar, le commissaire de l’exposition «A wake-up song, Mr. President» qui vient de s’achever au Palais Abdellia.
Vous êtes Directeur du Centre d’Art Contemporain Genève depuis septembre 2012. Quelles ont été les évolutions majeures du Centre d’Art Contemporain Genève en une décennie?
Il n'est pas facile de répondre brièvement à cette question. Je vais néanmoins essayer. J'ai voulu faire du Centre d'Art d’Art Contemporain Genève une institution complexe, à plusieurs rythmes: d'une part en menant une activité classique de Kunsthalle, et donc en exposant des artistes émergents, et d'autre part en me concentrant sur certaines expositions de «redécouverte». Je suis convaincu que la réécriture constante de l'histoire de l'art est un exercice qui ne doit pas être uniquement fait par les musées. J'ai également mis l'accent sur la production de livres et de catalogues, avec de larges chronologies et donc avec une forme et un style plutôt académique. J'ai également fait de la Biennale de l'Image en Mouvement une plateforme de production d'œuvres (nous sommes la seule biennale au monde qui commissionne et produit toutes les œuvres présentées dans l'exposition), en essayant de donner plus d'importance à la relation avec les artistes plutôt qu’à une thématique ou à la personnalité des commissaires.