Élimination de déchets toxiques en Bulgarie

Article, 18.10.2019

La Suisse contribue à l’élimination de pesticides toxiques datant de l’époque communiste en Bulgarie. Ces produits aujourd’hui interdits sont stockés dans plus de 200 entrepôts qui menacent de tomber en ruine. La contribution de la Suisse constitue un élément de réponse à ce problème écologique majeur.

Homme en combinaison de protection dans un camion transportant des fûts remplis de pesticides.
Des entreprises d’élimination spécialisées transfèrent les pesticides dans des fûts et les transportent jusqu’à des usines d’incinération strictement contrôlées. © SECO

30 ans après la fin du rideau de fer, plusieurs milliers de tonnes de pesticides datant de l’époque communiste attendent toujours d’être éliminées en Bulgarie. Stockés dans plus de 200 entrepôts dont l’état ne cesse de se dégrader, ces produits représentent une menace croissante pour les communes environnantes. Les substances toxiques s’infiltrent dans le sol et les eaux souterraines et mettent en danger l’environnement et la santé de la population. L’ampleur de la pollution dépasse les ressources financières et logistiques des communes concernées, qui sont le plus souvent rurales et disposent d’une faible capacité de financement.

En 2014, la Suisse a donc décidé de soutenir à hauteur de 19,9 millions de francs au maximum l’élimination de ces anciens pesticides aujourd’hui interdits. Les travaux d’évacuation et d’élimination ont commencé il y a environ un an. Le soutien suisse se poursuivra jusqu’au début du mois de décembre. En octobre 2019, 2000 tonnes de pesticides avaient déjà pu être éliminées, tandis que 650 autres étaient conditionnées et prêtes à être transportées. 

L’élimination des substances toxiques dans le respect de l’environnement : un processus coûteux 

Pour être éliminés correctement, les pesticides doivent être rassemblés, transportés et incinérés par des entreprises spécialisées dans le cadre d’une procédure coûteuse. Étant donné que la Bulgarie ne dispose pas d’usines d’incinération autorisées, l’élimination a lieu notamment en Suisse. Le transport international à destination des usines d’incinération est régi par la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination ainsi que par la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international. Les normes internationales strictes établies dans le cadre de ces deux conventions requièrent que tous les pays de transit ainsi que le pays de destination délivrent une autorisation et effectuent des contrôles lors du franchissement des frontières.

Des experts financés par la Suisse sont chargés d’assurer l’évacuation et le nettoyage corrects des entrepôts, ainsi que le conditionnement adéquat des pesticides à l’intérieur de ces locaux. Ils établissent un constat de la situation à l’aide de photos au moment de l’ouverture des entrepôts et assistent au conditionnement, à la pesée et au chargement des pesticides. Pour éviter toute incitation à se débarrasser illégalement des produits toxiques, la Suisse ne rémunère les entreprises d’élimination que pour les déchets qui parviennent effectivement aux usines d’incinération.

Accent mis sur l’élimination des déchets

Plus du tiers de la contribution à l’élargissement en Bulgarie est investi dans l’élimination de déchets dangereux. Parallèlement à l’élimination des anciens pesticides dans le respect de l’environnement, la Suisse soutient la construction de points de collecte destinés aux déchets spéciaux des ménages.