Des femmes policières pour lutter contre l’impunité

Projet terminé
Une dizaines de collègues entourent la Général Rasooly.
La Général Hikmatshahi Rasooly (à gauche), directrice au sein du Ministère afghan de l’intérieur, reçoit une médaille des mains d’une partenaire coréenne à l’issue d’une formation consacrée aux droits des femmes. © UNDP © DDC

La DDC soutient l’engagement de femmes policières au sein de la police nationale afghane. Le professionnalisme et l’intégrité des forces de l’ordre s’en trouvent augmentés. Au sein de la population, les femmes victimes de violence gagnent en confiance lorsqu’elles peuvent déposer leurs plaintes auprès de policières à l’écoute.

  

Pays/région Thème Période Budget
Afghanistan
Conflit & fragilité
Droits de la personne
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Gestion et réforme du système de sécurité
Droits de la personne (y compris droits des femmes)
01.10.2010 - 01.10.2015
CHF  2’482’000

La réforme de la police nationale afghane constitue un bon exemple du rôle que les femmes peuvent jouer dans la construction d’un Etat de droit. La DDC soutient depuis 2003 l’enrôlement de femmes au sein des forces de l’ordre, et l’expérience montre que la présence de policières permet de réduire la violence à l’encontre des femmes, tout en contribuant à l’instauration d’un climat de sécurité et de paix.

933 femmes policières recrutées en quatre ans

A travers un fonds administré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) auquel la DDC contribue, 933 femmes ont été recrutées et formées au sein de la police afghane entre 2010 et 2014. Le nombre total de femmes policières se montait à 2229, fin 2014. Cela ne représente toujours que moins de 2% des effectifs de police à l’échelle nationale, mais la direction à prendre est désormais indiquée.

Afin de faciliter l’intégration professionnelle des femmes policières aux côtés de leurs collègues masculins, des programmes de sensibilisation à la question de l’égalité des sexes ont été mis sur pied au sein de la police afghane. Le ministère de l’intérieur a créé une unité «égalité» en son sein, et de nouvelles lois visant à protéger les policières des violences parfois infligées par leurs collègues ont été adoptées.

Améliorer l’image de la police

La féminisation de la police afghane est une mesure parmi d’autres du vaste programme de réformes du secteur policier en Afghanistan initié en 2002. Soutenues par divers bailleurs de fonds et mises en œuvre par les autorités nationales afghanes, ces réformes entendent lutter contre la corruption et l’impunité des forces de l’ordre, et ainsi améliorer l’image de la police au sein de la population.

L’introduction, à l’échelle nationale, d’un système électronique de paiement des salaires des policiers a permis de rendre les flux financiers plus transparents. Des campagnes de sensibilisation sur le rôle de la police et des mécanismes de traitement des plaintes plus ouverts ont également été développés. Au final, le professionnalisme et l’intégrité de la police se voient renforcés.

Commissariats féminisés

La transformation progressive des forces de l’ordre a aussi pour effet de les rendre moins distantes aux yeux des citoyens. L’enrôlement de femmes policières, en plus de donner un autre visage à la police, permet à celle-ci de déployer des femmes dans des commissariats décentralisés.

A travers le pays, 165 unités d’intervention familiale ont à ce jour été créées au sein de postes de police. Les femmes afghanes disposent ainsi de points de contact officiels pour dénoncer des cas de violence domestique, mais aussi de lieux où trouver refuge et protection si nécessaire. La situation n’a plus rien à voir avec le temps où les postes de police étaient gérés exclusivement par des hommes, ce qui décourageait très souvent les femmes victimes de violence de porter plainte.

Une dénonciation ne vaut bien sûr pas un jugement. Mais, avec le temps, tout porte à croire que l’impunité des actes de violence ira en décroissant et, avec elle, la violence exercée contre les femmes en général. La féminisation des forces de l’ordre afghanes répond, ainsi, à l’objectif plus large de solidifier la cohésion sociale du pays, en attachant une importance particulière à l’égalité des sexes. Et en misant sur ce que peuvent apporter, conjointement, hommes et femmes aux efforts de consolidation de la paix en Afghanistan.