Protocole d’entente avec les autorités mongoles
Face à cette situation, le président mongol a lancé un appel à l’aide en 2012, lors du World Economic Forum de Davos. L’entrée en scène du 2030 Water Resources Group (2030 WRG), la même année, en est la conséquence. La DDC a d’emblée soutenu l’action de l’organisation en Mongolie. Martin Dahinden, directeur de la DDC, fait partie du comité général du Groupe. Après une première prise de contact, un Protocole d’entente a officiellement scellé la collaboration du 2030 WRG avec le gouvernement mongol en septembre 2013.
Le 2030 Water Resources Group a pour but d’apporter aux pays où il intervient une analyse détaillée des enjeux liés à l’eau (état des réserves, urgences et projections jusqu’en 2030) et de mettre en contact les acteurs concernés, secteurs public et privé confondus. Le Groupe participe ensuite à l’élaboration d’une feuille de route pour l’application d’une politique garantissant la préservation de l’eau sur le long terme. L’organisation a publié le 4 mars dernier un rapport analysant les problèmes de gestion de l’eau en Mongolie. Il s’agit de la première étape de son intervention.
Des projections comme base de discussions
«Ce rapport d’analyse est pour nous essentiel», explique Christoph Jakob, chef du bureau Asie du 2030 Water Resources Group, basé à Genève, et travailleur détaché de la DDC. «Il offre des données et des projections dans le futur crédibles qui serviront de base de discussions pour trouver des solutions aux problèmes. Le rapport indique par exemple que le secteur minier exploite actuellement 12,7% de l’eau du pays et qu’il est appelé à devenir le premier consommateur d’eau dans le futur. Il établit en outre, dans un scénario de forte croissance, qu’Oulan-Bator pourrait manquer d’eau d’ici sept ans. Cette pénurie mettrait en danger la pérennité des activités des entreprises. Notre force est d’amener les secteurs public et privé à trouver des solutions ensemble.» Christoph Jakob s’est rendu dans le courant du mois d’avril à Oulan-Bator pour y organiser des ateliers destinés à présenter les résultats du rapport d’analyse du 2030 WRG à plus d’une centaine d’acteurs concernés.
Création d’un comité de pilotage
Pour assurer le suivi de son travail sur place, le 2030 WRG est en train de créer un comité de pilotage de 15 personnes. Son rôle sera de suggérer des solutions concrètes au gouvernement mongol sur la base des analyses du rapport. Ses membres seront issus de différents ministères du gouvernement, de compagnies privées et de la société civile. Des associations de nomades et de protection de l’environnement figureront dans cette dernière catégorie.
«L’intérêt de travailler ensemble a été suscité depuis 2012 chez les différents acteurs du pays. C’est en soi un succès du 2030 WRG», observe Christoph Jakob. «Les résultats plus marquants de notre intervention apparaîtront ces prochaines années, lorsqu’il y aura des changements politiques en Mongolie en matière de gestion de l’eau. Et lorsque, par exemple, les compagnies minières appliqueront des règles de traitement de l’eau qu’elles auront contribué à élaborer.»