Journée annuelle de l'Aide humanitaire: prévenir avant la catastrophe

Aujourd'hui, plus de 55 millions de personnes dans le monde sont en fuite, dont 20 millions en raison de catastrophes naturelles et de conséquences du changement climatique. C'est le sort de ces fugitifs, tout particulièrement, que le conseiller fédéral Didier Burkhalter a tenu à rappeler dans son allocution au Kursaal à Berne. Il a souligné que le changement de paradigme, à savoir le passage d’une réponse réactive aux catastrophes naturelles à une action préventive, était d’autant plus important qu’il faut s’attendre à l’avenir à une augmentation des risques naturels. La prévention des catastrophes permettrait de mieux protéger les populations et les sociétés contre les risques, de réduire les pertes économiques et de pérenniser les progrès de la coopération au développement. Conformément au thème de la conférence, «Connaître les risques, limiter les catastrophes», le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a présenté l'action de la Suisse dans le domaine de la prévention internationale des catastrophes naturelles, expliquant que la Suisse tire parti de sa longue et riche expérience dans ce domaine pour mener à bien ses activités d'aide humanitaire et de coopération au développement.

Le chef de la diplomatie helvétique s'est félicité des résultats de la conférence des Nations Unies à Sendai sur la réduction des risques de catastrophe, conférence à laquelle il venait de participer en tant que chef de délégation. A la mi-mars, la communauté internationale a en effet convenu à Sendai d'un accord-cadre prévoyant une stratégie avec des objectifs clairs, des instructions concrètes et une définition des rôles pour les quinze prochaines années. Le chef du DFAE a en outre évoqué les enjeux actuels, dont la crise syrienne qui, cette année aussi, mobilisera une grande partie des forces vives de l'Aide humanitaire. Il a en outre annoncé une initiative humanitaire en Ukraine, où la population continue à souffrir malgré les décisions de mise en œuvre des accords de Minsk. Le DFAE a ainsi décidé de lancer un programme bilatéral d'aide humanitaire pour la population de l'est de l'Ukraine. Dans cette région, plus de 3 millions de personnes sont dans le besoin. «La Suisse est le premier pays tiers à avoir pu identifier les besoins humanitaires de part et d’autre de la ligne de contact, dans le cadre de deux missions d’évaluation du Corps suisse d’aide humanitaire», a déclaré le conseiller fédéral, avant d'ajouter que la population souffrait d’une pénurie de produits de première nécessité.

Dans son allocution d'ouverture, le délégué à l'aide humanitaire, Manuel Bessler, a lui aussi évoqué les mesures de prévention des catastrophes et s'est déclaré soulagé qu'il n'y ait pas eu de tsunami ni de séisme majeur en 2014. Mais l'heure n'est pas pour autant au repos, a-t-il précisé. «C'est justement lors des phases calmes, quand il n'y a pas de catastrophes naturelles, que l'on peut mettre en œuvre les mesures de prévention», a-t-il déclaré au public.

Dans le programme-cadre, Margareta Wahlström, la représentante spéciale des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe, et d'autres experts ont expliqué comment concrétiser les résultats de la conférence de Sendai, et passer «de la politique à l'action». Les efforts déployés par la Suisse ont également été présentés à l’aune de projets menés au Maroc et au Pakistan. Un projet en Afrique, qui repose sur des données satellite, a par ailleurs été évoqué pour montrer comment les technologies et la recherche peuvent être mises à profit pour favoriser l'utilisation durable des ressources naturelles. En outre, le directeur de la DDC, Manuel Sager, qui intervenait pour la première fois lors d’une Journée annuelle de l’Aide humanitaire, a déclaré que la prévention des catastrophes était un élément essentiel du développement durable, et souligné qu'elle permettait de faire le lien entre l'aide humanitaire et la coopération au développement. Il a ajouté qu'elle contribuait à préserver non seulement les moyens de subsistance, mais également les acquis du développement des dégâts causés par les catastrophes naturelles.

Cette Journée annuelle de l'Aide humanitaire et du CSA a réuni près de 1000 personnes. Chaque année, elle rassemble les acteurs humanitaires helvétiques dans une ville suisse différente. Un programme-cadre permet de discuter des questions humanitaires d'actualité. De plus, elle offre un cadre propice aux échanges entre les collaborateurs de l'Aide humanitaire et les membres du CSA et des organisations partenaires, qui interviennent souvent dans des régions très éloignées les unes des autres. La rencontre annuelle des groupes spécialisés du CSA a lieu directement avant la Journée annuelle.

Informations complémentaires

Journée annuelle de l’Aide humanitaire et du Corps suisse d’aide humanitaire
DFAE-YouTube: Aide humanitaire
Discours du Conseiller fédéral Didier Burkhalter (de/fr)

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