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Communiqués de presse
Communiqués de presse
Sur les pentes de l’Altiplano bolivien, en Haïti ou dans les zones rurales de l’Inde, les femmes sont les premières à pâtir du changement climatique voire des catastrophes naturelles. Affectées aux tâches domestiques, elles dépendent plus que les hommes d’un accès aux ressources naturelles. Quand celles-ci se raréfient, c’est tout un mode de (sur)vie qui s’écroule. Et certaines femmes perdent au passage le minimum d’indépendance financière dont elles disposent.
Ces quelques constats impliquent de concevoir le changement climatique et les catastrophes comme des facteurs aggravant de l’inégalité entre femmes et hommes.
Pour inverser la tendance, la DDC s’efforce d’accorder une place centrale aux femmes dans ses projets d’adaptation au changement climatique et de prévention des catastrophes. Avec un double objectif: réduire les inégalités de genre et, surtout, miser sur la flexibilité, l’inventivité et les capacités d’adaptation dont font preuve de nombreuses femmes. Ces dernières peuvent être directement associées à des campagnes de sensibilisation ou à des ateliers de formation. D’autres projets travaillent à renforcer leur place dans la société en modifiant certains aspects pratiques de la vie quotidienne.
Cuiseurs écologiques, mesures de protection et micro-assurances
La DDC contribue par exemple à améliorer le destin de nombreuses femmes à travers un projet intitulé «Energising Development» qui vise à doter plusieurs millions d’habitants de pays en développement de sources d’énergie respectueuses de l’environnement. L’avènement de systèmes de cuisson améliorés (certains fonctionnent au biogaz) qui ne produisent pas de fumée nocive profite avant tout à la santé des femmes et des filles habituellement en charge de la cuisine. Celles-ci se voient en outre libérées de plusieurs corvées de bois.
En Haïti, troisième pays le plus touché au monde par les aléas climatiques, la DDC mise sur une approche participative pour impliquer le plus grand nombre d’habitants dans des actions de prévention des catastrophes. Parmi diverses instances partenaires, l’ONG Fanm Deside (pour «Les femmes décident») a été choisie pour le rôle central qu’elle joue au sein de la société haïtienne et de la gent féminine en particulier. L’ONG contribue à vulgariser la notion de risque de catastrophes et incite les populations rurales à s’associer à la construction d’infrastructures basiques limitant le risque de crues meurtrières (murs de rétention d’eau, gabions, micro-barrages). Les communautés locales fournissent la main d’œuvre nécessaire en échange d’un salaire.
Plusieurs projets d’adaptation au changement climatique impliquant les femmes au premier chef sont également mis en œuvre en Inde. Dans le nord du pays, la DDC incite les femmes à se lancer dans la culture de plantes médicinales. Ces dernières doivent compenser la raréfaction d’autres produits forestiers traditionnels mis à mal par le changement climatique.
En Inde toujours, la DDC soutient aussi le développement d’un modèle de micro-assurances valorisant l’implication des femmes dans les circuits économiques agricoles. Pour anticiper les imprévus climatiques, les populations rurales peuvent choisir d’assurer leur santé, leurs cultures et/ou leur bétail. La création d’une mutuelle communautaire est toutefois soumise à une condition: qu’une femme au moins s’associe au projet. Au sein des mutuelles établies, les femmes se voient attribuer un rôle central dans les prises de décisions. Elles représentent, à ce jour, 60% des preneurs d’assurance.
Plaidoyer au niveau international
La DDC appuie l’argument de l’égalité entre les sexes sur le plan multilatéral aussi, au sein de plusieurs organisations internationales partenaires. Exemple: sur recommandation de la Suisse et d’autres donateurs, le Fonds d’adaptation au changement climatique (l’Adaptation Fund) a décidé de valider tous ses projets sur la base d’un plan d’action sensible au genre (Gender Policy and Action Plan 2017-19). Depuis 2010, cette organisation établie sur la base du Protocole de Kyoto a dépensé près de 360 millions USD pour des projets menés dans plus de soixante pays.