14.11.2019

Paris, 14.11.2019 – Speech by Federal Councillor Ignazio Cassis – Check against delivery

Speaker: Head of Department, Ignazio Cassis

Multiculturalisme et minorités linguistiques

Monsieur le Président de la Conférence générale, Mesdames, Messieurs,

Je viens du côté Sud des Alpes suisses, du canton du Tessin. Ma langue maternelle suisse est l’italien. Chaque semaine, je retrouve mes collègues du Gouvernement. 3 femmes et 3 hommes qui sont originaires d’autres cantons de la Suisse. 4 sont germanophones et 2 francophones. Oui, la Suisse est multilingue. Et comme la langue n’est pas simplement une juxtaposition de mots et phrases, mais elle traduit une mentalité, un esprit, un humour, une culture, la Suisse est multiculturelle.

Vous vous demandez : mais comment nous comprenons-nous ? Non, il n’y a pas de miracle, ni d’intelligence artificielle. Enfin, pas encore ! Nous ne nous parlons pas non plus avec les mains. Tout réside en fait dans la volonté de nous comprendre. La rhétorique et l’humour sont mis à rude épreuve, je vous l’assure !

Le fameux pragmatisme suisse découle d’ailleurs certainement de ce défi. Tout au moins en partie ! Mais cet effort de compréhension interculturelle est aussi un élément de notre stabilité et notre prospérité en tant qu’Etat fédéral. C’est un cément que je défends constamment dans ma position de « Ministre » issu d’une minorité.

Le multilatéralisme doit aussi incarner ce pluralisme. L’UNESCO est celle de tous ses Etats membres. Elle est l’enceinte de la diversité par excellence. Le droit à l’information, les échanges de jeunes, la protection des patrimoines culturels sont autant d’enjeux à adresser ici.

Je me réjouis de pouvoir y représenter toutes les cultures de mon pays aujourd’hui. Même en français plutôt qu’en italien. J’y suis habitué - aussi à l’allemand par ailleurs, la langue de la majorité. Ou à l’anglais comme Chef des affaires étrangères.

Des diversités biologique et culturelle

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

L’onde verte qui s’étends au travers des quatre coins du monde et issue d’un mouvement social soucieux pour notre environnement. 7% de la surface émergée de la Terre, soit la taille de la Chine, est sous protection d’un programme ou d’une convention de l’UNESCO. C’est dire combien notre organisation est importante pour la biodiversité. La Suisse est engagée avec 3 sites naturels – bientôt 4 - inscrits au patrimoine mondial et 2 réserves de biosphères.

Mais qu’en est-il de la diversité culturelle, des langues et des traditions ? Qu’en est-il de la diversité issue des minorités? A tous les niveaux, global et local, les intolérances sont exacerbées. La standardisation de la pensée ou les replis identitaires entrent en conflit avec le respect de la liberté d’opinion et du droit à la différence. Le conformisme et la méfiance ont pris la préséance sur le dialogue. Où cela va-t-il mener ? ou plutôt où cela peut-il nous mener ?

Il m’apparaît aujourd’hui important de s’engager aussi pour un climat de confiance par « le respect de la diversité des cultures, la tolérance, le dialogue et la coopération, …, (qui) sont un des meilleurs gages de la paix et de la sécurité internationales ». J’ai cité ici la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle.

Le « vivre ensemble » au XXIè siècle technologique

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

La concentration des médias et l’uniformisation des contenus sont aussi au cœur de la préoccupation de pluralisme que j’ai partagé. C’est un des enjeux des progrès du numérique qui concerne le monde entier et auquel mon pays n’échappe pas.

La Suisse estime qu’il est essentiel de préparer les sociétés au futur technologique et aux intelligences artificielles. Les questionnements sont nombreux. Une certaine crainte s’exprime devant l’inconnu et les peurs ne sont jamais bonnes.

Pour mieux dessiner les contours de ce futur, pour anticiper ces défis, notre Pays soutient en particuliers deux nouvelles initiatives qui lient le monde de la science à celui de la diplomatie, l’économie à la politique, au cœur de la Genève internationale : le « Geneva Science and Diplomacy Anticipator » et la « Swiss Digital Initiative ».

Elles sont aussi pertinentes pour l’UNESCO qui incarne la « diplomatie de la connaissance ». Je vous invite toutes et tous à développer toutes les synergies possibles.

Simultanément, il est nécessaire d’anticiper les savoirs et les compétences de demain, pour la durabilité et le savoir vivre ensemble. C’est le sens de la proposition suisse d’adaptation du mandat du « Bureau international de l’éducation » à Genève. Il doit permettre l’association des acteurs du travail, de l’économie, de la santé, des migrations, du numérique, ou encore de l’humanitaire, à l’architecture de l’éducation pour le XXIème siècle.

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

Forte de son expérience du fédéralisme, de son esprit de neutralité au point de vue national, politique, philosophique et confessionnel, la Suisse continuera à soutenir le mandat de l’UNESCO. Une UNESCO adapté à ce nouveau siècle et toujours au service d’une coopération intellectuelle qui rapproche les peuples, sans discrimination.

Je vous remercie de votre attention !


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