11.10.2012

Kinshasa, 11 October 2012 - 28th Summit's Ministerial Conference of La Francophonie - Check against delivery

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs les Ministres et Chefs de délégation,
Mesdames, Messieurs,

Une déclaration forte est nécessaire si nous voulons une Francophonie forte! Une déclaration courageuse est nécessaire si nous voulons une Francophonie respectée. Une déclaration débouchant sur des actions concrètes est nécessaire si nous voulons une Francophonie écoutée.
C’est avec ces convictions que la Suisse aborde ces travaux en remerciant les rédacteurs pour le projet de Déclaration de Kinshasa.

La délégation suisse a pris part aux réunions préparatoires avec les objectifs suivants:

- poursuivre sur le chemin tracé à Montreux et aller au-delà.
- intégrer les valeurs de la Francophonie et une volonté politique marquée dans la Déclaration de Kinshasa.
- rechercher à avancer ensemble sur la voie du consensus.

La déclaration de Kinshasa doit, pour la Suisse, répondre aux critères suivants:

- Elle doit être consensuelle.
- Elle doit rappeler les valeurs inébranlables de la Francophonie, ses objectifs de promotion de la paix, des droits de l’homme, de la démocratie et du développement durable en particulier.
- Elle doit prévoir un programme d’action qui permette de décliner ces intentions en projets concrets, puis en réalité sur le terrain.

Concrètement pour poursuivre dans la foulée de Montreux, la Suisse estime que le projet de déclaration va dans le bon sens:

1) L’idée que l’Afrique est importante pour la Francophonie et que la Francophonie est importante pour l’Afrique est suggérée dans le texte. Nous pensons même que cela pourrait être dit de façons plus claire et plus affirmée.

2) La déclaration rappelle notre responsabilité collective face aux grands défis globaux, comme le changement climatique, l’insécurité alimentaire, la pénurie d’eau, les pandémies, les migrations internationales désordonnées ou l’instabilité des marchés financiers.

3) La déclaration se positionne clairement en faveur d’un engagement concret pour le développement durable. Nous ajoutons que ces mots peuvent être transcrits en actes rapidement avec une réelle solidarité francophone en faveur de la candidature de Genève pour le Fonds Vert pour le Climat.

4) La déclaration souligne l’importance cruciale des droits de l’homme. Là encore, on doit ajouter la valeur absolue et centrale en démocratie du droit à la liberté d’expression. Et imaginer la force que prendrait le texte s’il lançait, au lendemain du 10e anniversaire de la journée mondiale contre la peine de mort, un appel clair en faveur d’un moratoire et de l’abolition de la peine de mort dans le monde.

5) La déclaration exige une amélioration de la gouvernance mondiale et mentionne la nécessité d’une réforme du Conseil de Sécurité. Nous considérons tous cette réforme comme indispensable. Nous devons trouver un consensus utile et constructif en faveur d’une démocratisation et d’une plus grande transparence de ses travaux. Il s’agit de s’engager sur ce chantier plutôt que de se disputer sur la question des sièges permanents ou non et sur l’extension d’un droit veto qui n’est que trop utilisé. La Suisse estime en effet que le droit de veto est illégitime dans les cas de crime contre l’humanité, de crimes de guerre et de génocides.

6) Enfin, la Suisse se réjouit de la volonté claire de la Francophonie de lutter efficacement contre l’impunité face aux graves violations du droit international. La Suisse plaide d’ailleurs pour que le Conseil de Sécurité des Nations Unies défère les crimes commis en Syrie par toutes les parties au conflit à la Cour pénale internationale.

Monsieur le Président,

Globalement le texte qui nous est soumis est bon. Il reste bien long –ce qui peut parfois faire que l’accessoire cache l’essentiel. Et plusieurs passages contiennent des principes importants, que nous nous félicitions de retrouver de déclaration en déclaration, mais pour lesquels la Suisse aurait préféré davantage de mesures concrètes d’application sur le terrain, en particulier en termes de droits de l’homme et de démocratie.

Les points que j’ai évoqués tout à l’heure et qui recoupent les priorités suisses sont reflétés dans la Déclaration de Kinshasa. La Suisse est donc globalement satisfaite de cette prise de position même si le texte n’est pas toujours aussi ferme, précis et volontariste que nous l’aurions souhaité.

Au final, nous recommandons l’adoption de la Déclaration de Kinshasa. La Confédération suisse est prête à soutenir la République démocratique du Congo dans sa mise en œuvre à la tête du XIVe Sommet de la Francophonie.

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

Le XIVe sommet de la Francophonie suscite un grand espoir, en particulier auprès des jeunes d’Afrique centrale. C’est une chance pour la Francophonie et pour l’Afrique. Cet espoir et cette chance nous obligent.  La Suisse veut avancer avec des progrès concrets. C’est aussi le sens de l’initiative qu’elle lance à l’occasion du Sommet, pour marquer la fin de sa présidence : les Cours massifs en ligne libres en Afrique et dans les futurs pays émergents (CMELL). L’idée est d’offrir une perspective nouvelle à des millions de jeunes en quête de formation supérieure. Grâce à l’accès libre que permet internet, il leur sera possible de suivre des cours de Hautes Ecoles sans devoir s’y rendre. Des universités anglophones de renom se lancent dans ce créneau avec succès. La Suisse veut que le monde académique francophone soit aussi présent dans cette révolution. Nous voulons créer un lien fort Nord-Sud, grâce à la technologie. Nous lançons ce projet avec une des meilleures universités du monde, l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et en lien avec le réseau RESCIF, initié à Montreux. Nous invitons les autres pays francophones à participer à ces efforts par des engagements concrets.

Les valeurs de la Francophonie: paix, de droits de l’homme, démocratie, développement durable, mais aussi diversité, multilinguisme, Etat de droit, égalité hommes-femmes, éducation et solidarité ne sont pas de vains mots. Ils doivent résonner fort, aussi fort ici à Kinshasa qu’il y a deux ans à Montreux ! Ils doivent déboucher sur des actions concrètes aux effets mesurables sur le terrain. Rédigée sur de tels principes, la Déclaration de Kinshasa représentera une étape marquante de l’histoire de la Francophonie. Edifié sur un tel socle, le Sommet de Kinshasa sera un succès. C’est ce que la délégation suisse souhaite ardemment.

Merci de votre attention.


Further information:

Résumé du projet Cours massifs en ligne en Afrique et dans les futurs pays émergents (French)
Dossier Travel of Didier Burkhalter in Africa


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Last update 29.01.2022

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