« Pour beaucoup d’enfants syriens, les cinq dernières années ont été un cauchemar. Aujourd’hui, il faut mettre fin au cauchemar » - Engagement de la Suisse dans la crise syrienne (fr/de)

18.03.2016

Discorso del consigliere federale Didier Burkhalter in occasione della Conferenza annuale dell’Aiuto umanitario e del Corpo svizzero di aiuto umanitario (CSA) a Oberwinterthur - Fa stato la versione orale

Oratore: Didier Burkhalter

Nel suo discorso, il consigliere federale Didier Burkhalter parlato della portata della tragedia siriana e ha descritto il destino delle persone che ha incontrato
Nel suo discorso, il consigliere federale Didier Burkhalter parlato della portata della tragedia siriana e ha descritto il destino delle persone che ha incontrato.

Mesdames et Messieurs, et chers amis,

Cinq ans … Il y a cinq ans, quasiment jour pour jour, la Syrie d’avant s’apprêtait à basculer dans l’horreur. Le monde d’alors avait les yeux tournés sur Fukushima et les images d’un tsunami dévastateur ou sur la Libye où commençait une intervention militaire internationale.

La Syrie d’alors, avec ses souks animés, son tourisme florissant, son architecture antique, vivait ses dernières heures. Cette Syrie-là n’existe plus, avalée et mâchée par la guerre.

Tout commence à l’aube d’un printemps pas comme les autres ; un printemps que l’on qualifie d’arabe,  lancé en fait en Tunisie et dans l’hiver tunisien ; un printemps que des adolescents syriens expriment à leur manière, en dessinant sur un mur, en s’exprimant librement par un graffiti hostile au régime en place. Des adolescents qui sont loin d’imaginer ce qu’il y a derrière ce mur…

Il y a cinq ans, on respire alors l’air du temps comme un énorme espoir. On inspire l’oxygène du changement, on aspire tout simplement à de meilleures perspectives économiques….

Mais il est des printemps qui n’ont rien de printanier. En Syrie, le ciel de l’avenir se couvre de nuages noirs. Les jeunes auteurs du graffiti sont arrêtés. Un mouvement de protestation se fait jour ; le gouvernement en place répond par la répression, par l’obscurité. Pays relativement stable, la Syrie est happée dans une spirale de violences et sombre rapidement dans le chaos.   La revendication initiale de changement – la petite flamme d’espoir -  a débouché sur un conflit complexe – un retour de flamme sous forme d’explosion - mettant en présence de nombreux acteurs syriens, régionaux et internationaux.

Et ce sont les gens – les hommes, les femmes , les enfants – qui vont payer de leur sang et de leurs larmes le plus lourd tribut à la guerre en Syrie : 250 000 êtres humains vont y laisser leur vie ; plus d’un million seront blessés ; trois Syriens sur quatre se retrouvent dépendants de l’aide humanitaire ; un Syrien sur deux va prendre le chemin de l’exode ; un enfant syrien sur deux ne peut plus aller à l’école alors que 14'000 écoles sont détruites ou assiégées par la guerre.

Et la guerre, ce sont aussi des visages. Celui de Khaled, par exemple. Avant la guerre en Syrie, il vendait des légumes au marché. Avec sa femme et ses huit enfants, il menait une vie paisible. Puis, la guerre. Il a perdu sa femme et deux de ses enfants. Avec les six enfants qui lui restent, il vit à Homs. Et je me demande vraiment comment l’on vit lorsqu’il n’y a pas d’eau, pas de nourriture, pas de travail, et pas d’écoles ouvertes…

De nombreux Syriens connaissent le même sort que Khaled : le combat permanent pour survivre, sans entrevoir le début d’une perspective ; lorsque l’espoir s’amenuise tant de rester chez soi en échappant à la guerre et aux persécutions, il n’y a pas vraiment d’autre issue que de fuir son foyer.

Plus de six millions de Syriens sont aujourd’hui déplacés à l’intérieur de leur pays. Cinq autres millions de Syriens ont trouvé refuge dans les pays voisins, en Turquie, au Liban et en Jordanie. Pour cet accueil, ces pays méritent le respect.

Mais jusqu’où peuvent-ils aller ? J’ai eu la chance de visiter le camp d’Azraq en Jordanie à l’automne dernier. Dans le désert jordanien. Des réfugiés par milliers, en grande partie des enfants et des adolescents. Une protection, un toit pour chacun. C’est bien, mais il n’y a pas d’électricité ni d’eau courante, pas de canalisations ni de chauffage. Les gens sont là pour longtemps, des enfants naissent et grandissent dans ces camps… Là aussi, il faut créer des perspectives : il faut chercher et trouver des solutions pour l’eau courante ; il faut soutenir les efforts pour permettre aux jeunes de faire des formations. Il faut faire le lien nécessaire entre l’humanitaire urgent et le développement.

L’année dernière, ces efforts ont été insuffisants pour permettre de garder l’espoir dans la région : de nombreuses personnes ont migré vers l’Europe. En prenant des risques énormes. Je me demande souvent ce que j’aurais fait à leur place : cinq ans de guerre… Après cinq ans, aurais-je gardé l’espoir de retourner dans mon pays ? Aurais-je encore attendu ?

La guerre en Syrie a encore eu d’autres prolongements en Europe : les attentats terroristes de Dahesh ont montré la proximité de destin de notre continent. La sécurité de l’Europe est  étroitement liée à l’évolution de la situation dans le bassin méditerranéen et au Proche et Moyen-Orient. 

Meine Damen und Herren

Eine Beteiligung der Schweiz an der Bewältigung der Syrienkrise und der Stabilisierung der Region ist also selbstverständlich: ein humanitärer und ein politischer Imperativ. Es geht um Solidarität mit den betroffenen Menschen, um unsere Werte. Es geht um Sicherheit, um unsere Interessen und unsere Verantwortung.

Das ist auch ein Imperativ unserer Verfassung, die eine schöne und klare Sprache spricht: wir müssen uns für Frieden, Sicherheit und Menschenrechte einsetzen. Wir engagieren uns auf der Basis unserer eigenständigen Aussenpolitik und unserer humanitären und brückenbauenden Tradition.

Dabei setzt die Schweiz ihre verschiedenen Instrumente der internationalen Zusammenarbeit koordiniert ein, im Sinne von Effizienz, Kohärenz und nachhaltiger Wirkung. Im Syrienkontext ist das humanitäre Engagement ein zentraler Pfeiler unseres Engagements, den wir an dieser Jahrestagung besonders würdigen.

Für das Humanitäre braucht es viel Herz, aber auch Geld: seit dem Ausbruch der Krise hat die Schweiz 250 Millionen Franken für die humanitäre Hilfe in Syrien und den Nachbarländern bereitgestellt. In diesem Jahr fliessen mindestens 50 Millionen Franken in die Krisenregion. Wir unterstützen insbesondere das IKRK, UNO-Organisationen sowie Nichtregierungsorganisationen, die humanitäre Projekte in und um Syrien umsetzen.

Das IKRK ist unser wichtigster humanitärer Partner in Syrien. Wo andere Organisationen an ihre Grenzen stossen, hat das IKRK wegen seiner neutralen und vertraulichen Arbeitsweise  Zugang zur notleidenden Bevölkerung. Aber auch nicht überall… 

Dank den IKRK-Beiträgen der Schweiz und weiterer Geldgeber haben heute 16 Millionen Menschen Zugang zu sauberem Trinkwasser. Mehr als acht Millionen Syrerinnen und Syrer erhielten etwas zu essen.

Die Versorgung der Betroffenen wäre dabei nicht möglich ohne Menschen wie Sumaya. Als eine von 11‘000 Freiwilligen des Syrischen Roten Halbmondes arbeitet Sumaya seit dem Beginn der Syrienkrise in der pädiatrischen Klinik in Aleppo. Sie kümmert sich mit persönlicher Hingabe um verletzte und behinderte Menschen in Syrien. Und dies unter schwierigsten Umständen: Zerstörte Spitäler, Mangel an überlebenswichtigen Medikamenten und viel zu wenig Personal. Seit Beginn des Krieges mussten bereits mehr als 50 ihrer Kolleginnen und Kollegen ihr Leben lassen.

Ein zentrales Thema in unserem Engagement ist der Zugang zu den Opfern. Über Monate hinweg wurde die Bevölkerung in Orten wie Madaya, Deir ez-Zour oder Kafraja gezielt von Versorgungswegen abgeschnitten. Es ist schrecklich: im Januar  kostete ein Kilo Reis auf dem Schwarzmarkt mehr als 230 Euro. Hunger als Waffe – das gehört zu den archaischsten Kriegsmethoden, welche im heutigen Syrien zum Einsatz kommen. Wo bleibt das humanitäre Völkerrecht?

In den letzten Wochen konnten endlich Hilfskonvois einen Teil der betroffenen Menschen erreichen. Noch immer bleibt der Zugang zu vielen Orten eine Herausforderung. Die Schweiz setzt sich dabei dafür ein, dass humanitäre Hilfe an alle notleidenden Menschen erfolgt. Ohne Restriktionen.
 
Im Rahmen unserer humanitären Diplomatie führen wir mit Syrien und Iran seit drei Jahren einen Dialog darüber, wie der humanitäre Zugang in Syrien verbessert werden kann. Die Arbeitsbedingungen für humanitäre Akteure sind in den letzten Monaten besser geworden – diese können jetzt Partnerschaften mit lokalen Organisationen eingehen. Auch konnten die Visaprozesse für humanitäre Organisationen vereinfacht werden. Es gibt Fortschritte, aber es bleibt noch viel zu tun.

Klar ist: In Syrien reicht Nothilfe allein nicht mehr aus. Denn der Krieg dauert schon viel zu lange. Deshalb investieren wir auch in längerfristig ausgerichtete Massnahmen, um die Resilienz der Menschen zu stärken und ihre Zukunftsperspektiven zu verbessern.

Beispielsweise hilft ein von der Schweiz mitfinanziertes Projekt der UNO vertriebenen Personen in Syrien, kleine Unternehmen zu gründen. Das Projekt rekrutiert Arbeiter für die Wiederherstellung der zerstörten Infrastruktur wie Kanalisationen, Stromversorgung, Schulen oder Gesundheitszentren. Insgesamt konnten so über 1300 Stellen geschaffen werden. Das gibt den Menschen eine Chance: den Anfang einer Perspektive.

Auch in den Nachbarländern Libanon und Jordanien setzt die Humanitäre Hilfe der Schweiz auf ein Engagement über die Nothilfe hinaus. So saniert die Schweiz in diesen beiden Staaten je etwa 60 Schulen. Dies ermöglicht mehreren zehntausend Kindern von Flüchtlingen und Einheimischen eine schulische Bildung unter sicheren Bedingungen. Wir wollen verhindern, dass eine ganze Generation von Syrern ohne Bildung und Perspektiven aufwächst. Gleichzeitig tragen wir dazu bei, dass Flüchtlingsfamilien in Erstaufnahmeländern ein Leben in Würde führen können.

Eine solche Schule habe ich besucht: so viele Schüler pro Klasse! Traumatisierte Schüler, die sich integrieren sollen… Aber das Lächeln kommt zurück…

Meine Damen und Herren

Das humanitäre Engagement der Schweiz ist Teil eines grösseren Ganzen. Dieses grössere Ganze ist die internationale Zusammenarbeit der Schweiz. Neben der Humanitären Hilfe verfügt die Schweiz auch in der nachhaltigen Entwicklung und der Förderung von Frieden und Sicherheit über Kompetenz und internationale Glaubwürdigkeit. Wir haben gute und innovative Instrumente und können damit nützliche Beiträge leisten.

Dabei können wir am meisten Wirkung erzielen, wenn wir diese Instrumente in einem gemeinsamen strategischen Rahmen bündeln und koordiniert einsetzen. Genau dies bezweckt der Bundesrat mit der Botschaft zur internationalen Zusammenarbeit 2017-2020.

Mit dieser Botschaft reagiert der Bundesrat auf die zahlreichen Krisen und Konflikte, Armut und Hunger, den gewalttätigen Extremismus, den Klimawandel und die hohe Zahl vertriebener Menschen weltweit.

Wir wollen die humanitäre Hilfe ausbauen, das Engagement in fragilen Kontexten verstärken, die Reduktion von Armut und Ungleichheit vorantreiben und innovative Antworten auf die globalen Herausforderungen mitentwickeln. Wir wollen unseren aussenpolitischen Beitrag an die Bewältigung der Flüchtlingskrise leisten. Und wir wollen im Rahmen der verfügbaren Mittel unser Engagement für Frieden und Sicherheit verstärken und unsere Mediationskapazitäten ausbauen.

Also: Weniger Armut, mehr Frieden und mehr Perspektiven. 

Der Gedanke einer koordinierten und komplementären Verwendung unserer Instrumente leitet auch unser Engagement zur Bewältigung der Syrienkrise und Stabilisierung der Region. So fördert die Schweizer Entwicklungszusammenarbeit ein neues Start-up- und Ausbildungsprogramm im Wassersektor. Damit werden in Jordanien und im Libanon Arbeitsplätze für syrische Flüchtlinge geschaffen, Fachkräfte ausgebildet und unternehmerische Lösungen für die Wasserproblematik gefördert. Mit dem Einbezug von Flüchtlingen können wir diesen Menschen bessere Zukunftsperspektiven vor Ort bieten.

Die Schweizer Entwicklungszusammenarbeit trägt dabei nicht nur mit migrationsspezifischen Massnahmen, sondern vor allem auch mit Aktivitäten in Bereichen wie gute Regierungsführung, Gesundheit, Ernährungssicherheit, Bildung und Jobs zur Förderung von Stabilität in der Region bei. Lassen Sie mich hier als Beispiel nur unser Engagement in Tunesien erwähnen, wo sich die Schweiz in der Berufsbildung und der Förderung des Privatsektors stark einsetzt.

Damit Syrien eine Zukunft hat braucht es aber vor allem eins: Friede; eine politische Lösung für diesen folgenschwersten Konflikt der Gegenwart.

Auch für eine solche politische Lösung setzt sich die Schweiz ein. Wir haben die Friedensbemühungen der UNO von Beginn weg unterstützt. So haben wir dem UNO-Sondergesandten für Syrien, Staffan de Mistura, einen Experten zur Verfügung gestellt, der an der Ausarbeitung der Waffenruhe beteiligt war. Zwei weitere Experten für politische Fragen und Verfassungsfragen gehören ebenfalls zu seinem Team. Ich habe Botschafter de Mistura persönlich versichert, dass er auch künftig auf die Schweiz zählen kann.

Mit Initiativen im Bereich informeller Diplomatie hat die Schweiz im Sinne einer Mediationsunterstützung dazu beigetragen, verschiedene Akteure auf den Friedensprozess vorzubereiten. Ebenfalls unterstützen wir verschiedene Begleitanlässe am Rande der Syriengespräche, die der Zivilgesellschaft eine Stimme geben oder auf einen stärkeren Einbezug von Frauen in den politischen Prozess hinzielen. Zudem versuchen wir Brücken zwischen wichtigen regionalen Akteuren zu bauen, zum Beispiel als Schutzmacht in den Beziehungen zwischen Iran und Saudi-Arabien.

Einen wesentlichen Beitrag leisten wir als Gaststaat. In Genf setzen wir uns konsequent dafür ein, die nötigen Rahmenbedingungen zu schaffen, damit direkte Verhandlungen zwischen den Parteien bald beginnen können. Nur echte Friedensverhandlungen werden am Ende bewirken, dass die humanitäre Not gelindert und das Land politische Stabilität finden kann.

Der Weg zum Frieden bleibt steinig. Doch die Chancen auf einen Einstieg in einen nachhaltigen Friedensprozess sind heute besser als seit langem. Die Waffenruhe hält weitgehend, seit mehr als zwei Wochen. Diese Woche konnten die Gespräche in Genf wieder aufgenommen werden. Das gibt Hoffnung. Ein Ende der Gewalt ist möglich. Gefragt ist jetzt mehr denn je der Wille aller Beteiligten zu Dialog und gemeinsamen Lösungen.

Diese Bereitschaft zu Dialog und gemeinsamen Lösungen schulden wir den Syrerinnen und Syrern, die heute so dringend eine Chance auf Zukunft in ihrem Land brauchen. Menschen wie Khaled oder Sumaya.

Wichtig ist auch: Ein dauerhafter Frieden kann nur auf dem Boden der Wahrheit, der Gerechtigkeit und der Versöhnung gedeihen. Die Täter aller Konfliktparteien müssen zur Rechenschaft gezogen werden. Deshalb setzt sich die Schweiz dafür ein, dass schwere Verbrechen und Menschenrechtsverletzungen in Syrien von unabhängigen Gerichten – gegebenenfalls vom Internationalen Strafgerichtshof – geahndet werden.

Nützliche Arbeit leistet diesbezüglich auch die Unabhängige Untersuchungskommission. Danke, Frau del Ponte, dass Sie sich als Mitglied dieser Kommission für dieses Anliegen einsetzen; und danke, dass Sie hier sind.

Mesdames et Messieurs,

Pour un enfant, cinq ans, ce devrait  être la durée de l’école primaire ; ce devrait être le printemps de la vie. Ce devrait être le droit de prendre son temps pour regarder, peu à peu, les réalités du monde et dessiner, jour après jour, les contours de sa propre perspective.

Pour beaucoup d’enfants syriens, les cinq dernières années ont été un cauchemar. Aujourd’hui, il faut mettre fin au cauchemar. La communauté internationale dans son ensemble, y compris la Suisse, a intérêt à ce que le conflit prenne fin.

La Suisse doit continuer d’assumer sa responsabilité humanitaire, en Syrie et dans d’autres régions du monde. Si elle peut le faire, c’est grâce à vous, grâce au Corps suisse d’aide humanitaire, grâce aux collaborateurs et aux collaboratrices de l’Aide humanitaire à Köniz et sur le terrain ainsi qu’aux organisations partenaires. L’argent est indispensable pour procurer de la nourriture à ceux qui ont faim ; mais c’est votre dévouement individuel qui donne sa vraie valeur à l’engagement de la Suisse.

Merci.


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