Le Thème transversal du GENRE
Le Bénin a une structure sociale patriarcale qui confère aux hommes un pouvoir de domination au sein des groupes sociaux du pays. Les femmes sont les principales actrices dans plusieurs secteurs d’activités économiques. Toutefois, malgré leur importance numérique (51,2%), elles constituent le groupe le plus exposé à des traitements abusifs et dégradants et à des violences de toutes sortes. 68,8% des femmes ont déclaré avoir été victimes une fois de violences de la part des hommes[1]. Une étude nationale réalisée en 2007 a révélé que les victimes de la traite sont essentiellement des filles (89,7% contre 10,3% de garçons) [2]. Concernant la participation des femmes aux instances de prise de décision, la situation actuelle est de 7 femmes sur 83 députés à l’Assemblée nationale (8,43%), 65 femmes sur 1’435 élus au niveau des communes (4,52%), 1 femme sur 77 maires (1,29%). Cette faible représentation des femmes est cependant meilleure par rapport à la précédente élection communale (2,4%), montrant ainsi les timides avancées enregistrées. Dans l’Administration publique, de façon générale, il y a plus d’hommes (81,46 %) que de femmes (18,54 %). Sur le plan politique, 5 partis dirigés par des femmes sur 124 partis au total (4,03%). L’accès et le contrôle des ressources terres et marchés demeure toujours problématique dans la lutte pour l’autonomisation économique des femmes. En outre, la violation de l’intégrité physique et psychologique des femmes ainsi que la persistance de l’inégalité des chances entre les hommes et les femmes déterminent toujours les rôles du genre et les responsabilités spécifiques des femmes et des hommes dans les activités domestiques et extra-domestiques.
Le Programme de renforcement des capacités d’action des femmes de la Coopération Suisse débuté en 2003, vise à contribuer à la réduction des inégalités de genre aux plans social, culturel, juridique et économique. La particularité de ce programme est sa présence au niveau national, départemental et communal qui permet de créer une passerelle entre les niveaux macro et micro. Cette démarche stratégique met l’accent sur l’analyse des inégalités femmes/hommes dans les contextes locaux et le renforcement des capacités des équipes des programmes dans les différents domaines d’intervention (éducation, développement rural et gouvernance). Toutes ces actions sont accompagnées par un dialogue politique mené tant par les PTF que les OSC béninoises pour que l’environnement législatif et juridique soit davantage propice à l’émergence de l’équité des chances et de traitement. La DDC Benin a assuré pendant deux ans 2012 – 2014 le chef de fil de la concertation des Partenaires techniques et financiers intervenant dans la thematique du genre.
[1] Les violences faites aux femmes et aux filles (VFF), rapport d’études, juin 2010, Ministère de la Famille du Bénin.
[2] Etude sur la traite des enfants réalisée en 2007 par l’UNICEF et le Ministère de la Famille.