Le Fonds Communal pour le Développement Agricole

Actualités locales, 15.04.2019

Le Fonds Communal de Développement Agricole (FCDA) est un formidable outil d’apprentissage mis à la disposition des organisations socioprofessionnelles (OSP) par la Coopération suisse pour saisir les opportunités de financement du secteur agricole. Plusieurs entrepreneurs et OSP ont bénéficié de ce fonds pour mener à bien leur projet. C’est le cas de Moustapha Djimon, fabricant de foyer amélioré qui nous en parle avec beaucoup de fierté.

Développement économique rural
Artisan soutenu par le Fonds Communal de Développement Agricole (FCDA) de la Coopération suisse au Bénin © DDC Benin

Moustapha Djimon est membre de l’Association des Fabricants d’équipements Agricoles (AFEA) de Banikoara. Pour produire en quantité des foyers améliorés, Moustapha avait des difficultés car il n’avait pas suffisamment de moyens financiers et matériels. Le manque de moyens ne lui permettait pas non plus de recruter des manœuvres pour l’assister dans son travail. Il se tournait alors vers une institution de microfinance avec l’espoir d’avoir un crédit pour développer son activité. Pour obtenir ce crédit, il devrait fournir une garantie, notamment un document de propriété foncière. Dans l’impossibilité de fournir ladite garantie, Moustapha verra son espoir partir en fumée. C’est au bord du désespoir qu’il entendit parler du Fonds Communal de Développement Agricole (FCDA) grâce auquel il a trouvé son salut. 

Le FCDA, un fonds à accès simple et sans garantie

Le Programme d’Appui au Secteur Agricole (PASDeR) de la Coopération suisse au Bénin accompagne les entrepreneurs agricoles à travers le Fonds Communal de Développement Agricole (FCDA). Ce fonds, contrairement aux crédits classiques est moins exigent et adapté aux besoins des acteurs. C’est du moins ce qui ressort des propos de sieur Moustapha Djimon : « C’est très simple, on ne te demande pas 5 FCFA. On ne demande pas une garantie. »

Ces entrepreneurs bénéficient d’un appui des techniciens du PASDeR qui les accompagnent dans le montage de leur dossier de soumission au fonds. Selon sieur Moustapha, l’inventaire des besoins dans un plan d’affaire est une condition essentielle de réussite d’une telle initiative. C’est pourquoi dans son plan d’affaire, il explique son travail, les matières premières qu’il utilise, leur coût, son circuit de distribution, son prix de vente, les bénéfices qu’il escompte, ses clients ordinaires et potentiels et ce qu’ils gagneraient dans l’utilisation des foyers améliorés.

Matériels acquis, capacité de production des foyers décuplée

Au bout de deux semaines, le projet de Moustapha Djimon est retenu pour bénéficier de l’appui du FCDA. Il obtient, conformément à sa demande, un pousse-pousse et la somme de 1 200 000 FCFA. Il s’acquitte de la contrepartie qui s’élève à 400 000 FCFA. « La somme restante, je l’ai utilisée pour acheter quelques machines qui me permettent d’être plus rapide au travail et pour faire tourner mon activité. C’est avec la main qu’on nous a formé alors qu’il y a des machines qui peuvent nous permettre de faire 10 foyers en même temps au lieu d’un seul avec la main. Si on a les machines qu’il faut, on peut produire suffisamment de foyers. Aujourd’hui, j’ai pu ouvrir une boutique. »

L’appui du FCDA lui a permis aussi d’augmenter considérablement sa capacité de production de foyers : « J’ai fabriqué environ 320 fourneaux que j’ai mis sur le marché et c’est ça que j’ai vendu pour trouver de l’argent encore pour le capital. »

Moustapha Djimon propose à ses clients deux (2) types de foyers améliorés : ceux avec éclairage à gaz et ceux avec éclairage à bite, tous deux en petit et grand formats qui se vendent bien. Il s’appuie sur des distributeurs au marché qui vendent ses foyers et lui apportent l’argent. Lui-même, les jours de marché, s’y installe pour vendre ses foyers. « Il y a une demande forte, il y a même d’autres qui viennent du Nigéria chercher pour aller revendre là-bas… Les gens quittent même Parakou pour venir chercher mes foyers ici à Banikoara. »

 

Le Fonds Communal de Développement Agricole (FCDA) sans doute est une réponse aux besoins de financement des acteurs du secteur agricole de notre pays. Ce fonds mis en place, a ainsi pour objectif immédiat d'apporter une réponse aux difficultés de financement du secteur agricole dans les communes du PASDeR. Plus fondamentalement, il vise à permettre aux OSP d’être en mesure de saisir les opportunités de financement qu’offrira le Fonds Nationale de Développement Agricole. C’est donc un mécanisme innovant de financement agricole. Le souhait est que cela serve de modèle pour les institutions de microfinance et des projets d’appui au secteur agricole.