Conférence du Professeur Georg Kreis sur la participation démocratique en politique étrangère

Actualités locales, 11.10.2018

Dans le cadre des activités marquant les 100 ans de la représentation diplomatique suisse en Belgique, le Professeur Georg Kreis de l’Université de Bâle a donné, le 4 octobre 2018 à la résidence de l’Ambassadeur de Suisse, une conférence s’intitulant « 1918 : année zéro de la participation démocratique en politique étrangère ».

A droite, le Prof. Georg Kreis, sur le point de prendre la parole après les mots de bienvenue de l’Ambassadeur.
A droite, le Prof. Georg Kreis, sur le point de prendre la parole après les mots de bienvenue de l’Ambassadeur. © DFAE

Dans le cadre des activités marquant les 100 ans de la représentation diplomatique suisse en Belgique, le Professeur Georg Kreis de l’Université de Bâle a donné, le 4 octobre 2018 à la résidence de l’Ambassadeur de Suisse, une conférence s’intitulant « 1918 : année zéro de la participation démocratique en politique étrangère ». Sur la durée d’un siècle, l’historien a retracé l’évolution politique et institutionnelle qui a répondu à la demande d’élargir de plus en plus la part du parlement et du peuple dans le contrôle de la politique extérieure de la Suisse.

Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, la politique étrangère était une prérogative exclusive du gouvernement fédéral, hormis les référendums occasionnels sur les tarifs douaniers ou l’ouverture de représentations diplomatiques. Le 16 mai 1920, l’adhésion de la Suisse à la Société des Nations a été validée par la première votation populaire sur un acte de politique étrangère, dont le Prof. Kreis a montré combien le résultat a été serré, à l’égal du vote du 3 mars 2002 sur l’adhésion aux Nations Unies. Entretemps, par étapes survenues dès 1921, le champ d’application du référendum populaire a été élargi à la conclusion de traités internationaux particulièrement importants et à l’adhésion du pays à des organisations de sécurité collective ou à des communautés supranationales. Au fil des décennies, les compétences du Parlement fédéral en matière de politique étrangère et l’implication des cantons dans sa formulation se sont également renforcées. La position de la Suisse envers les institutions européennes et en particulier les relations de la Suisse avec l’Union européenne ont donné lieu à de nombreuses votations, et polarisé la scène politique suisse à différents moments, sur des thèmes toujours actuels. Au terme de son analyse, le Prof. Kreis a suggéré des pistes de réflexion sur la portée et l’impact des formes de démocratie directe en politique étrangère.

Une discussion chaleureuse et animée avec le conférencier s’est ensuivie, pour aborder aussi les différences avec les modalités du contrôle démocratique de la politique étrangère dans d’autres pays.